• Walter M. Miller Jr., Un cantique pour Leibowitz Сайт Великие Писатели

    Walter M. Miller Jr., Un cantique pour Leibowitz, 1960 – Editions Denoel, coll. Presence du futur, 1961, Editions Gallimard, coll. Folio SF, traduction revisee par Thomas Day, 2001

    Walter Michael Miller, Jr.

     

    Walter Michael Miller, Jr. – Portrait en frontispice du recueil The Science Fiction Stories of Walter M. Miller, Jr., Gregg Press Edition, 1978

     

    Walter Michael Miller, Jr. est ne le 23 janvier 1923 a New Smyrna Beach, en Floride, aux Etats-Unis. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a participe, comme ingenieur radio et mitrailleur, a cinquante-trois bombardements en Italie, et en particulier, en 1943, a la destruction de l'abbaye benedictine de Monte Cassino, le plus ancien monastere de l'Occident. Cet evenement a peut-etre inspire sa conversion au catholicisme en 1947 et l'ecriture de son roman. Toutefois, sa pratique demeura distante, et sa foi, fragile.

     

    « I have speculated that by writing Leibowitz, I inevitably maneuvered my head back into the Church […]. It was an on-again, off-again thing. Finally, I suppose, I tried to define myself in that area by writing Leibowitz. So then I went back to the Church for awhile, but it never really took, I guess. »

    David Cowart, Thomas L. Wymer, Walter Miller Jr., Dictionary of Literary Biography : Twentieth-century American science-fiction writers, Gale Research, 1981

     

    Vivant a la fin de sa vie en reclus, a l'ecart du monde et meme de sa famille, hante par l'angoisse de la page blanche, depuis la publication de son Cantique, ronge par la depression, apres la mort de sa femme, il s'est suicide d'un coup de fusil le 9 janvier 1996, alors qu'il travaillait a L'Heritage de saint Leibowitz, repris par Terry Bisson.

     

    Un cantique pour Leibowitz, son seul roman acheve, a recu le Hugo Award (en hommage a Hugo Gernsback, fondateur du magazine de science-fiction Amazing Stories) en 1961.

     

    Le roman est compose de trois nouvelles publiees entre 1952 et 1957 dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction. Walter M. Miller a egalement publie dans ce meme magazine, a la meme epoque, une quarantaine de nouvelles, dont une partie a ete editee en France sous le titre Humanite provisoire.

     

    Un cantique pour Leibowitz

     

    Vers l'an 1960, une guerre nucleaire mondiale a transforme la terre en un desert emaille de ruines antiques, parseme de rares oasis et entrecoupe de bois dans les montagnes. Au temps de la Simplification, la foule des survivants s'est lancee a detruire tout ce qui rappelait l'ancienne civilisation : savants et livres. Isaac Edward Leibowitz semble avoir ete un modeste ingenieur en electronique, mort en martyr lors de la Simplification. Apres sa beatification, ses disciples ont forme une communaute monastique afin de recueillir et d'etudier avec devotion, les traces du monde disparu, les Memorabilia. Un ordre monastique s’est alors cree au sein de la nouvelle Eglise catholique, l'Ordre Albertien de Leibowitz (o.a.l.). Les membres de l'ordre etaient des « contrebandiers en livres » ou des « memorisateurs », selon la tache qu'on leur assignait. Les contrebandiers passaient en fraude des livres jusqu'au desert du sud-est. La ils les enterraient dans des petits tonneaux. Les memorisateurs, eux, apprenaient par c?ur des volumes entiers d'histoire, d'ecrits sacres, de litterature et de sciences.

     

     

    Le recit se deroule en trois temps : la premiere partie, Fiat homo, se situe au XXVIe siecle, la seconde, Fiat lux, au XXXIIe siecle, la troisieme, Fiat voluntas tua, au XXXVIIIe siecle.

     

    Fiat homo rapporte l'histoire de frere Francis Gerard de l’Utah (o.a.l.) amene par un pelerin, un Juif errant, Leibowitz lui-meme, peut-etre, a decouvrir un tresor enfoui des temps anciens, favorisant ainsi la sanctification du bienheureux et le renforcement du prestige de l’ordre au sein de l’Eglise.

     

    Frere Francis Gerard de l'Utah, occupe a observer son jeune de careme au beau milieu du desert, n'aurait sans doute jamais decouvert les documents sacres sans le pelern en guenilles qui apparut dans la brume de chaleur.

     

    Le novice est craintif, il est aussi un peu naif, un simple, un idiot – peut-etre bien au sens premier en grec : unique.

     

    La chose qui approchait evoquait les minuscules apparitions engendrees par les demons de la chaleur quand ceux-ci torturaient la terre en plein midi, heure a laquelle toutes les creatures du desert capables de se mouvoir (exception faite des busards et des ermites tel Francis) restaient immobiles dans leurs terriers ou cachees derriere un rocher pour se proteger de la ferocite du soleil. Seule une chose monstrueuse, surnaturelle, ou un homme a l'esprit derange, pouvait marcher de son plein gre sur cette piste, a midi.

     

    Depuis le Grand Deluge de Flammes, il y a des monstres, difformes, denatures, mais le pelerin portant un baton, un chapeau de paille, une barbe embroussaillee et une outre sur l'epaule, semble bien n'etre qu'un vieil homme, vetu d'un pagne en toile a sac, comme celui dont on encapuchonna le Bienheureux Leibowitz avant de le pendre. Et sa ceinture pourrait etre une corde...

     

    Francis se montre, le miserable entreprend la conversation – le novice a fait v?u de silence pendant son careme. Pendant que le voyageur mange son pain et son fromage, Francis, astreint au jeune, reprend ses travaux de maconnerie : en prelevant des pierres dans les ruines, il se construit un refuge contre les loups du desert. Dans la partie haute de son muret, il reste un trou qui menace la solidite de l'ensemble : comment trouver la pierre en forme de sablier correspondant au fameux trou ? Le vieux lui vient en aide : il trouve la bonne pierre et la marque de deux signes pour que le jeune moine puisse la reperer, puis il reprend son chemin.

     

    Francis cherche sa vocation dans le desert. Заказать Сайт Великие Писатели 

     

    Le Petit Livre que le prieur Cheroqui lui avait laisse le dimanche precedent, servait de guide a ses meditations. Il datait de plusieurs siecles et on l'appelait le Libellus Leibowitz, bien que la tradition l'attribuant au Beatus lui-meme fut incertaine.